Ombrage et pétrification
Sais-je ce qui m’agite chaque fois que je me retrouve dans une civilisation de la pierre, l’ombre des vies anciennes qui sommeille en moi et qui vibre brusquement, ma raison la minorant, le temps et le présent qui s’essaient à l’union et qui m’enjoignent de croire simplement au convenu ? Me voici. Me voici. Me voici.
Une nouvelle fois, ombre et pétrification.
Sais-tu, m’as-tu dit que les merles ont changé leurs coutumes ? Ce sont des oiseaux de territoires, des oiseaux des villes aussi, leurs chants, la portée de leurs gorges, délimitent leurs territoires. Mais la ville, avec le bruit, cette pollution sonore qui écrase toute coulée de mélodie les oblige à partir à la quête du silence, et ce silence se trouve, se conquiert et s’écrit la nuit. Les merles, d’oiseaux diurnes, sont devenus nocturnes. Oui. Ils chantent là, sous ta fenêtre, dès que le soleil faiblit, une grande partie de la nuit, s’endorment un peu, et dès que le jour point, chantent encore. Tu es rempli de leurs chants. Je les entends d’ici. Crois-moi. Les merles me parlent et me disent de toi ce que tu veux bien leur communiquer. (A.)
The interplay of shadows and the sense of petrification.
What is it that stirs me every time I encounter a stone civilization? The dormant shadow of ancient existence within me unexpectedly resonates, while my rationality attempts to diminish it, past and present converge, seeking to convince me of their harmonious coexistence. Here I am. Here I am. Here I am. Once again, shadows and petrification intertwine.
Did you happen to know that blackbirds have adapted their habits? These birds, known for their territorial nature and urban dwellings, express their domains through melodic songs emanating from their throats. However, the city, with its overpowering cacophony that suffocates the flow of melodies, compels them to seek out moments of silence. And it is during the night that they find, conquer, and compose their songs. Blackbirds have transitioned from being diurnal creatures to nocturnal choristers. Yes, they serenade right beneath your window as soon as the sun sets, filling the night with their melodic tunes. They rest for a while, only to resume their singing at the first light of dawn. Their songs envelop your surroundings; I can even hear them from where I am. Trust me, the blackbirds communicate with me, conveying what you wish to share with them. (A.)