Etrange comme le mot « relief » signifie à la fois « splendeur » et « déchet » …
Les éclats et les ruines, dans leurs effacements, projettent leurs dernières magnificences. Comme sont les étoiles finalement, une dégénérescence splendide. J’observe la ville. Tout est si propre que nous-mêmes, toujours en lien avec nos restes, restes de respiration – haleine, restes d’énergie, fatigue, restes de sensation, l’émotion non traitée, restes de fluide, sueur, salive, odeur, nous nous demandons comment traverser, comment marcher, comment être dans cet espace qui ne laisse pas la place à l’erreur, au relâchement. Je rentre dans un centre commercial, et stupeur, les jeunes que je ne voyais pas dans les rues, sont là, bruyants, comme jeunes de partout, agglomérés. Quel désordre trouvent-ils là ? Ou c’est moi qui me trompe ? C’est bien aussi la propreté et l’ordre, ça tranquillise, ça apaise…
Heureusement que je ne regarde pas la télé.
Que je fais mine de ne pas savoir ce qui se passe dans mon pays.
Ou plus près, dans celui des autres personnes rencontrées dans la rue, qui visiblement ne sont pas d’ici, ou dans ce couloir de la Croix-Rouge, où côté hôtel, j’ai ma chambre, où côté hôpital, j’ai le silence du monde.
It's intriguing how the word "relief" encompasses both "splendour" and "waste"... As splinters and ruins fade away, they emit their final grandeur. Similar to stars in their twilight, it's a splendid decay. I observe the cityscape, where everything is meticulously clean. It makes me ponder, having always been in contact with our own remnants, the traces of breath, energy, fatigue, sensation, unprocessed emotions, fluid residues, sweat, saliva, and smells. How do we navigate, how do we walk, how do we exist in a space that allows no margin for error or relaxation? Upon entering a shopping mall, I am taken aback to find the youth I hadn't seen on the streets. They are here now, vibrant and boisterous, like all young people, huddled together. What kind of disorder do they seek in this sanitized environment? Or perhaps I'm mistaken? Cleanliness and order have their merits too; they offer solace and tranquillity...
I'm grateful that I don't indulge in television consumption, that I feign ignorance about the state of affairs in my country. Similarly, I distance myself from the lives of those I've encountered on the streets, who obviously don't belong here, or in this corridor of the Red Cross where on the hotel side, I have my room, where on the hospital side, the serene silence of the world.